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Né
à Berlin, Carl Siegel étudia en sa ville natale jusqu'en 1917 à Göttingen,
dont l'université accueillit les plus grands
mathématiciens d'Europe depuis sa création en 1737.
C'est là qu'il soutiendra sa thèse de doctorat (1920) sous la direction de
Landau, spécialiste en théorie analytique des nombres,
intitulée Approximation algebraischer Zahlen (Approximation des nombres
algébriques).
Siegel commença sa carrière à Francfort (Frankfurt am Main) où il resta 15 ans (jusqu'en 1937) avant de revenir à Göttingen où il se fixa, exception faite d'un long séjour à Princeton entre 1940 et 1951 afin d'échapper au pouvoir nazi eu égard à ses idéaux politiques.
Membre éminent de l'école axiomatique allemande qui se créa après la deuxième guerre mondiale. il reçut, avec Guelfand, le prix Wolf 1978 pour l'ensemble de ses travaux lesquels portèrent principalement sur :
Les équations diophantiennes (finitude ou non de leurs solutions), et approximation rationnelle d'un nombre réel
La théorie des fonctions analytiques et les fonctions automorphes de plusieurs variables complexes;
Le parachèvement (1957) de la théorie des formes quadratiques (» réf.1) de plusieurs variables à coefficients rationnels complétant 150 ans de travaux sur le sujet initié et élevé au rang de théorie par Gauss;
La théorie des nombres (algébrique et analytique) : somme de carrés, fonctions L de Dirichlet, nombres transcendants, dont Gelfond, Schneider (son "élève") et Baker poursuivront les travaux.
Deux résultats de Siegel sur la transcendance de certains nombres (1929) :
Jo désignant la fonction de Bessel d'indice 0, pour tout nombre algébrique x non nul, Jo(x) est transcendant
Concernant l'approximation rationnelle des nombres algébriques (irrationnels), Siegel affine un résultat de Thue :
Si x est algébrique de degré n, il existe un nombre fini de rationnels a/b pour lesquels | x - a/b | < 1/b2√n
Ce sera finalement Klaus Roth, anglais d'origine allemande, qui clôturera en 1955 ce sujet qui perdurait depuis Legendre en prouvant une majoration plus fine qui lui valut la médaille Fields en 1958.
Toujours dans ce même cadre des équations diophantiennes Siegel prouva, en s'appuyant sur des résultats obtenus peu avant par Mordell et Weil, cet important résultat :
Une courbe algébrique de degré au moins
égal à 3 (courbes
elliptiques en particulier) ne
possède au plus
qu'un nombre fini de points à
coordonnées entières.
➔
On doit aussi à Siegel une contribution à la
résolution du célèbre de mécanique céleste, dit
problème
des trois corps et la solution
du 11ème problème
de Hilbert portant sur la résolution et la classification des équations
quadratiques dont les coefficients sont des nombres algébriques quelconques.
Le prix Wolf :
Ce prix fut créé en 1976 par le savant et diplomate israélien d'origine allemande, Ricardo Wolf (1887-1981) afin de promouvoir les arts et les sciences au bénéfice de l'humanité, sans distinction de nationalité, race ou religion.
La fondation Wolf siège en Israël, à Jérusalem. Le prix annuel est de 100 000 $ US, soit environ 89 000 euros, dans cinq disciplines que sont :
les mathématiques;
la physique/chimie;
l'agriculture et l'environnement
la musique et autres arts.
Parmi les récipiendaires français, on note le peintre français Marc Chagall, le musicien Pierre Boulez, les mathématiciens Leray, André Weil, Henri Cartan, Jean-Paul Serre, Jacques Tits, S. Novikov.
➔ Pour en savoir plus :