ChronoMath, une chronologie des MATHÉMATIQUES
à l'usage des professeurs de mathématiques, des étudiants et des élèves des lycées & collèges

GERMAIN Sophie, française, 1776-1831

Jeune fille très brillante, elle n'a que 13 ans lorsque survient la Révolution, une époque difficile pour entamer des études. Elle se passionne pour les travaux d'Archimède dont elle lit les œuvres dans la bibliothèque de son père, lequel ne l'encouragea guère à poursuivre des études. Étudiant en cachette et devenue fort instruite, on lui refusa l'entrée à l'École polytechnique, nouvellement créée en 1794 par Monge et Carnot, car alors réservée aux hommes.

Sous le pseudonyme masculin de M. Le Blanc elle correspondit avec Gauss (en Allemagne) et avec Lagrange qui devina la supercherie et devint son protecteur. Elle sera la première femme à être admise aux cours de l'Académie des sciences.

Ses travaux mathématiques portèrent sur l'étude des surfaces (en particulier de leur courbure) et la théorie des nombres. En sciences physiques, elle étudia les problèmes de vibration des surfaces élastiques. On lui doit divers essais philosophiques publiés après sa mort due à un cancer du sein.

     Depuis 2003, l'Institut de France décerne, sur proposition de l'Académie des sciences, un prix Sophie Germain à de jeunes chercheurs mathématiciens.

Prix Sophie Germain (et autres) sur le site de l'Académie des sciences : »


Rue Sophie Germain (Paris, 14è)

Nombres premiers de Sophie Germain :

Sophie Germain s'attaqua au très célèbre grand théorème de Fermat et le prouva partiellement pour une certaine classe d'entiers premiers n portant aujourd'hui son nom et tels que 2n + 1 le soit aussi. (comme 3, 5, 11 par exemple). Les nombres premiers de Sophie Germain inférieurs à 200, sont :

2 , 3 , 5 , 11 , 23 , 29 , 41 , 53 , 83 , 89, 113, 131, 173, 179, 191

Calcul des nombres premiers de Sophie Germain : »            Nombres premiers jumeaux : »

Sophie Germain a prouvé que si n est un tel nombre autre que 2, un triplet d'entiers (x,y,z) distincts de 0 ne peut vérifier la célèbre équation de Fermat xn + yn = zn que si n divise l'un au moins des trois entiers x, y ou z.

La preuve de l'inexistence d'une solution n'est donc pas apportée pour l'exposant n premier selon l'acception de Sophie Germain, mais elle ouvrit la première grande brèche dans le (déjà) très dur casse-tête des mathématiciens du monde entier.

Ce résultat encourageant conduisit Dirichlet, Legendre et Lamé à résoudre les cas n = 5 (par descente infinie) et n = 7 (Lamé). La preuve du théorème fut apportée par Wiles en 1995.


Autres femmes mathématiciennes citées dans Chronomath
Hypatie , Maria Agnesi , Ada Byron , Sofia Kovalevskaïa , Alicia Boole-Stott , Emmy Noether
Marie-Louise Dubreil-Jacotin , Jacqueline Ferrand , Maryam Mirzakhani , Claire Voisin , Karen Uhlenbeck


   Pour en savoir plus :


Sophie Germain, une pionnière enfin reconnue (CNRS)


Wronsky  Gauss
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