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Entre
un père agrégé de lettres et une mère agrégée de mathématiques, Lichnerowicz
choisit les mathématiques. A sa sortie de l'ENS (1937), il sera chargé de
recherches au CNRS et présentera sa thèse (1939) dirigée par
Darmois et E. Cartan portant sur les systèmes
d'équations aux dérivées partielles (équations d'Einstein). Professeur de
mécanique rationnelle à Strasbourg (1941-1949), il est ensuite nommé à la
faculté des sciences de Paris et au collège de France (dès 1952) où il
enseignera la physique mathématique.
Membre de l'Académie des sciences, section des Sciences mécaniques (1963), il fut président de la Société Mathématique de France et du Comité national d'Histoire et de Philosophie des Sciences. Travaux sur les espaces de Riemann, la relativité générale, les groupes de transformation. Ses Éléments de calcul tensoriel (Éd. A. Colin -1946), remanié et réédité en 1987 par l'auteur (Éd. J. Gabay, » réf. 1), furent un best-seller. Sur ce sujet pointu et d'une extrême rigueur, nécessitant de nombreuses notions premières, on ne peut donner aucun aperçu, raison pour laquelle aucune approche n'est présentée. Outre, le livre de Lichnerowicz, on pourra consulter les pages ci-dessous et les liens associés.
» Levi-Civita , Ricci-Curbastro , Burali Forti
L'enseignement des mathématiques dites modernes : |
Lichnerowicz intervint dans l'enseignement des mathématiques en France : il présida la commission de réforme de l'enseignement des mathématiques, dite Commission Lichnerowicz, de 1967 à 1972 par l'introduction des mathématiques dites "modernes", prônées en particulier par André Revuz et Jean Dieudonné (à bas Euclide disait plaisamment ce dernier à l'époque...) et consistant en l'enseignement de mathématiques formelles reposant sur l'axiomatique (structures algébriques, espaces vectoriels, relations et théorie des ensembles) abandonnant toute relation avec le monde physique.
Sous son impulsion et la pression des Bourbakistes, le langage des ensembles et les structures algébriques furent enseignés en France dès le collège, voire dès l'école primaire, avec l'insuccès que l'on sait et dont on ne débattra pas ici, de 1971 à 1977.
! Le livre de Marcel Condamine (collection P. Vissio, Ed. Delagrave, 1971) pour les classes de Terminales C & E, est un véritable cours de Mathématiques Générales, 1ère année d'études supérieures, où les élèves sont instruits sur les structures algébriques, sur l'anti-isomorphisme entre l'ordre défini dans N* = N - {0} par la divisibilité et l'ordre défini par l'inclusion entre les idéaux de Z, sur la théorie des matrices et des déterminants, les fonctions rationnelles canoniquement associées à une fraction de polynômes, les variétés affines, les groupes d'isométries laissant un ensemble invariant, ... : une "logomachie" comme disait Henri Poincaré.
Réfutée dès 1973 par l'A.P.M.E.P (Association des Professeurs de Mathématiques de l'Enseignement Public), cette réforme fut abandonnée en 1985 avec un retour en force de la géométrie euclidienne, c'est à dire aux sources d'un enseignement basé sur l'apprentissage du raisonnement hypothético-déductif et sur des images des concepts et objets mathématiques non seulement mentales, mais aussi visuelles, indispensables à la compréhension et au développement intellectuel de l'enfant.
Choquet : » Cantor et la théorie des ensembles : » L'enseignement aujourd'hui : »
Communiqué de l'Académie des sciences (France, 12/12/1998) : |
Membre dans la section de Mathématique, décédé à Paris le 11 décembre 1998. Né en janvier 1915 à Bourbon l'Archambault, après des études à l'École Normale Supérieure, agrégé de Mathématiques puis Docteur es Sciences, il fut successivement Professeur dans les Universités de Strasbourg et de Paris puis Maître de conférences à l'École Polytechnique et enfin Professeur de Physique mathématique au Collège de France.
L'uvre scientifique
d'André Lichnerowicz a été majeure en
géométrie différentielle et en Physique
mathématique : étude des problèmes globaux
relatifs au système des équations d'Einstein,
application du problème de Cauchy aux équations de la
relativité générale, étude des
instruments mathématiques que sont les " programmateurs " et
les " commutateurs ", démonstration d'une solution au
problème de la quantification des champs de gravitation.
Son enseignement a toujours été d'une remarquable clarté ; il restera comme un modèle d'élégance et de distinction. Son influence a été très grande en France et dans le Monde, il a eu de très nombreux élèves dont beaucoup sont devenus Membres et Correspondants de l'Académie.
Dans les années 1960 André Lichnerowicz est intervenu d'une manière décisive pour une réforme profonde de l'enseignement dans les universités et dans l'évolution de l'Enseignement des Mathématiques au collège et au lycée.
Membre de nombreuses Académies dont l'Académie Pontificale des Sciences, Docteur " Honoris causa " de multiples Universités, André Lichnerowicz a été lauréat de très nombreux prix.
Vidéo YouTube - Conversation avec un mathématicien
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