ChronoMath, une chronologie des MATHÉMATIQUES
à l'usage des professeurs de mathématiques, des étudiants et des élèves des lycées & collèges

KHAYYAM Omar ibn Ibrahim, persan, 1048-1131

Omar al-Khayyam (parfois nommé al-Hayyam), célèbre philosophe, poète, astronome, disciple d'Avicenne est connu dans le monde mathématique pour ses commentaires des Éléments d'Euclide en 1077 (en particulier, théorie des proportions et discussion du 5e postulat proche de celle de Saccheri) et sa classification des différents types d'équations algébriques des second et troisième degrés où il fait usage de radicaux.

Né à Nishapur, au nord est de l'actuel Iran, Al-Khayyam vécut à Ispahan à l'invitation du sultan Seljuk, et à Samarcande (Ouzbekistan). A Ispahan, le vizir Nizam al-Mulk lui confia la direction de l'observatoire astronomique où il entreprit, en particulier, la mise en place d'un calendrier solaire d'une grande précision (» réf.4), spécifique au monde perse se distinguant du calendrier julien et de celui de l'Hégire (calendrier lunaire du monde arabe). Nizam al-Mulk meurt assassiné en 1092, l'observatoire est alors fermé et Al-Khayyam abandonne ses travaux (» réf.5).

Son œuvre compléta les travaux d'Al-Khwarizmi et apporta des résolutions (partielles) de type géométrique (intersections de coniques) à différents types d'équations du 3è degré dont il donne une classification, formes : 

•  x3 + ax = b ; x3 + b = ax ; x3 = ax + b;
•  x
3 + a = bx2 ;  x3 + ax2 = bx+ c;
•  ...

Comme chez Al-Khwarizmi, les coefficients a, b, c sont positifs, ils représentent des quantités géométriques concrètes; le cas x3 - 3x = 1 sera traité comme x3 = 3x + 1. L'objectif principal étant de pouvoir répondre, positivement ou non, à des problèmes géométriques ou trigonométriques (nés de l'astronomie) non résolubles à la règle et au compas, le calcul des solutions pouvant être secondaire : il s'agit de leur existence et/ou de leur nombre.

Ne pas oublier, qu'à cette époque, on utilise toujours le système de numération à base 60, malgré l'apport du système décimal positionnel et du zéro des mathématiciens indiens au 7è siècle, et que les calculs se faisaient par interpolations et approximations successives nécessitant des opérations extrêmement longues et fastidieuses.

 i  à noter que pour le développement d'expressions de la forme (x + a)n, il utilisa ce que nous appelons aujourd'hui le triangle de Pascal.

           » As-Samawal , Al-Karaji , Al-Biruni , Del Ferro , Stifel
 


   Pour en savoir plus :

  1. Al-Khayyam mathématicien, sa vie, son oeuvre par R. Rashed & B. Vahabzadeh
    Librairie scientifique et technique Albert Blanchard, Paris - 1999.
  2. L'algèbre d'Omar Al-Khayyam, F. Woepcke, 1851 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k995262
  3. L'algèbre arabe : Genèse d'un art, par Ahmed Djebbar, Éd. Vuibert/Adapt, Paris - 2005
  4. Calendrier solaire iranien et afghan : https://fr.wikipedia.org/wiki/Calendrier_persan
  5. Les mathématiques arabes du 8e au 15e siècle par Adolf P. Youschkevitch, Ed. VRIN, Paris - 1976

Al-Karaji  Bhaskara
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