ChronoMath, une chronologie des MATHÉMATIQUES
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BHASKARA (Bhaskaracharya), indien, 1114-1185

 !  On ne confondra pas ce mathématicien indien avec un autre Bhaskara ayant vécu auparavant à la charnière entre 6è et 7è siècle, astronome ayant établi des formules d'approximation pour le sinus d'un angle et dont Brahmagupta se serait inspiré. On parle parfois de Bhaskara I pour évoquer ce mathématicien homonyme, Bhaskara II désignant celui qui nous intéresse ici.

De père astronome, astronome lui-même, il dirigea l'observatoire d'Ujjayani (Ujjain), une des sept villes sacrées de l'Inde, berceau de l'astronomie indienne, là-même où vécut Brahamagupta. Son œuvre, essentiellement algébrique marque l'apogée des mathématiques indiennes et inspirera nombre de mathématiciens arabes et occidentaux. Tout comme dans le cas de Brahmagupta, son œuvre nous est connue depuis 1817 grâce aux traductions de l'anglais Henri Thomas Colebrooke (1765-1837), féru de civilisation indienne.

Trois œuvres principales de Bhaskara nous sont parvenues :

Dans ce traité, Bhaskara cherche également à résoudre des équations diophantiennes, en particulier la difficile équation du second degré à deux inconnues, qui fut également étudiée par son illustre prédécesseur Brahamagupta :

x2 = ny2 + 1

où n est un entier naturel non carré, aujourd'hui appelées équations de Pell, utilisant une méthode de résolution raffinée digne des grands arithméticiens du 17è siècle en étudiant les cas n = 8, 11, 32, 61 et 67 (» réf.2, page 62). Bhaskara résolut aussi des équations trinômes plus élémentaires du second degré ax2 + bx = c, à la manière d'Al-Khwarizmi en cherchant à les ramener à la forme carrée (Ax ± B)2 = C, méthode utilisée encore aujourd'hui si l'on veut éviter la trop fameuse expression-élève "je fais le discriminant"... :

Exemple :    

Soit à résoudre l'équation x2 - 8x = 9. x2 - 8x est le "début" du carré de x - 4. Ajoutons alors 16 aux deux membres :

Résolution complète de l'équation du second degré : »

Bhaskara et le théorème de Pythagore : »           » Oresme


L'algèbre d'Al-Khwarizmi et les méthodes indienne et grecque
Vija Ganita, pages 21-24, Léon Rodet, 1878

Comme chez Brahamagupta, un "bien", dhanam, au sens d'un profit, désigne un nombre positif. Une équation comme x2 = a, où a mesure un bien (nombre positif), possède deux solutions : l'une est un "bien" : la racine carrée de a, l'autre est une "perte" (son opposé, une dette, nombre négatif).


  Des problèmes posés par Bhaskara :

Rép : 28 (procéder par inversion de la chaîne de calcul plutôt que de résoudre une équation).
» On retrouvera ce petit problème dans le livre de Raymond Smullyan : Les énigmes de Shéhérazade,
Ed. Flammarion, Paris - 1997


   Pour en savoir plus :

  1. L'algèbre d'Al-Khwarizmi et les méthodes indienne et grecque (dont Bhaskara), Léon Rodet, 1878
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k995262
  2. Contribution of Indian mathematicians (Nagpur university, Inde) :
    http://bmvamg.org.in/BMVpdf/ProjectSMD.pdf

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