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Source portrait :
couverture du livre de Bradley
Steffens, "Ibn al Haytham - The First Scientist"
Abu
Ali al-Hassan
(ou Hasan) ibn al-Haytam
(ou Haytham) fut astronome,
médecin, philosophe et physicien. Il vécut principalement au Caire. Il
est connu en Occident sous le nom de Alhazen, issu de son
prénom arabe al-Hassan). Ses
travaux portent essentiellement sur la vue et l'optique géométrique dans son
Discours sur la lumière.
On lui attribue ainsi la première description des lois de la réfraction que prouva Snellius, Descartes et Huygens, exprimant dans son traité que la lumière parvient à l'œil de l'observateur par réflexion et réfraction sur et à travers les objets contemplés.
» On parle de réfraction lorsque la lumière pénètre d'un milieu transparent à un autre qui peut l'être plus ou moins (par exemple de l'air à l'eau ou à travers un prisme de verre). On parle de réflexion lorsqu'un rayon est dévié dans un même milieu par un obstacle.
La réflexion : » La réfraction : »
Al Haytham fut au Moyen Âge, avec Avicenne en particulier, un des traits d'union entre l'Antiquité et la Renaissance. Le célèbre moine, philosophe et savant anglais Roger Bacon (1214-1294), qui vécut principalement en France, fut un de ceux qui transmirent et complétèrent brillamment malgré l'inquisition les travaux de ce grand savant arabe.
i Roger Bacon (1214-1294)
: après des études à Oxford, il termine des études de théologie à Paris tout en
s'instruisant en matière de sciences, astronomie, mathématiques, physique et
chimie.et revient en Angleterre. Moine franciscain, surnommé le Docteur
admirable, on lui doit de nombreuses innovations technologiques en optique, y
compris la mise au point de boulets à la poudre à canon... Perçu comme
diabolique, l'Église le condamna. Il fut arrêté à Rome. Libéré par le papa
Clément IV, il fut de nouveau incarcéré pendant 10 années à Paris à la mort de
ce dernier avant de pouvoir retourner à Oxford.
Source bio : Biographie des grands inventeurs, Ch. Beaufrand et G.
Desclosières, Paris -1867.
Les Arabes et l'Islam : »
Sur le plan mathématique, Al Haytham commenta les œuvres de nombreux mathématiciens et savants grecs comme Archimède, Ptolémée et Euclide. Il obtient, par exhaustion, des volumes de solides de révolution, résout des équations des 3ème et 4ème degrés par intersection de coniques.
Étudiant le 5è postulat d'Euclide et usant de ce que l'on appelle aujourd'hui le quadrilatère de Sacherri, Al Haytham croit pouvoir prouver, sans le 5è postulat, que si un quadrilatère possède trois angles droits, alors il en a quatre et est donc un rectangle. En fait, sa preuve repose sur une définition du parallélisme équivalente au 5è postulat. On tourne en rond... Ses travaux inspireront cependant Al Khayyam et At Tusi puis, en Europe, les mathématiciens de la Renaissance.
Un projet pharaonique abandonné : |
On attribue à Ibn al Haytham un fabuleux projet de régulation des eaux du Nil (sujet aux crues et provoquant des inondations catastrophiques) auquel il renonça devant l'ampleur de la tâche et par respect pour les 3000 ans d'histoire des temples de la civilisation de l'Égypte ancienne que le barrage aurait fait disparaître sous les eaux.
i Rappelons qu'il fallut attendre 1902 pour un premier barrage sur le Nil à Assouan (Haute Égypte, anciennement Syène) avec l'aide financière et logistique des Anglais. Ci-dessus, le barrage d'Assouan (3,6 km de long, 110 m de hauteur) et la centrale électrique (40 milliards de Mégawatts) et ci-dessous, le temple d'Abou Simbel reconstruit en amont du barrage (1963).
Le second barrage, construit à Al Soud al Ali (en amont d'Assouan) par les soviétiques de par la volonté du président égyptien Gamal Abdel Nasser (1918-1970, est un ouvrage pharaonique de par son gigantisme. Il demanda 17 ans de travaux (1957-1970) et produit eau et électricité. Le lac artificiel (lac Nasser) recouvrit en partie les merveilles de l'Egypte ancienne : L'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la science et la Culture) subvint aux déplacements non moins pharaoniques, en amont du barrage, des temples (Philae, Abou Simbel) et des populations .
➔ Pour en savoir plus :