ChronoMath, une chronologie des MATHÉMATIQUES
à l'usage des professeurs de mathématiques, des étudiants et des élèves des lycées & collèges

Minimum, maximum d'une courbe y = f(x)
    
Inflexion
cas y = f(x) | cas f(x,y) = 0 | cas x = f(t), y = g(t)

On se place dans un repère orthogonal (Ox,Oy) du plan. Soit f une fonction numérique de la variable x, dérivable sur un intervalle J, de fonction dérivée f'. On sait que le coefficient directeur (la pente) de la tangente en un point M(xo,yo) de la courbe représentative (c) de f n'est autre que f'(xo).

»  D'Alembert

a) Suivant que le coefficient directeur (la pente) de la tangente est strictement positif (resp. nul ou strictement négatif) sur un sous-intervalle I de J, f est strictement croissante sur I, (resp. constante sur I, strictement décroissante sur I).

b) Lorsque la pente change de signe, f' s'annule en changeant de signe, la fonction passe par un extremum (minimum ou maximum) et la tangente est "horizontale" en ce point : parallèle à l'axe des abscisses.

»  Lagrange              Tangentes en un point d'une courbe :  »       

Sur un même intervalle, une fonction peut admettre plusieurs minimums (minima pour les latinistes) ou maximums (maxima) dits locaux. Ces points constituent les extremums (extrema) de la fonction. Le plus petit (resp. le plus grand) des minimums (resp. maximums) locaux est qualifié d'absolu.

   Quelques exemples élémentaires niveau lycée - » autres cas
 

Tente bien ventilée    fonction trinôme à "maximiser"
Un problème bestial...    minimum d'un trinôme du second degré
Le 8 du jardinier    aire maximale d'un parterre, secteurs circulaires et second degré
Resistor et puissance dissipée    fonction rationnelle x/(2x + 1)2
Résistance d'une poutre  étude d'un binôme du 3ème degré
Échelles croisées  fonction irrationnelle

Inflexion ordinaire, cas cartésien y = f(x) :

On parle de point d'inflexion pour signifier que la courbe traverse sa tangente en ce point. Dans le cas cartésien, y = f(x), le phénomène se produit lorsque la dérivée seconde f ", dérivée de la dérivée, s'annule en changeant de signe (changement de concavité), cas bien connu des élèves de Terminale. Dans le cas paramétrique, le point peut être ordinaire ou non.

   Concrètement, le signe de la dérivée seconde indique le sens de variation de la dérivée première f' et on sait que f'(x) est le coefficient directeur (pente) des tangentes à la courbe.

Si la dérivée seconde est :


La notion générale de convexité :  »

L'exemple élémentaire le plus connu est donné par f(x) = x3 en zéro : il s'agit de la parabole cubique. On a ici f '(x) = 3x2 et f "(x) = 6x. En  x = 0, la tangente est horizontale, f' s'annule là sans changer de signe et et f " s'annule en changeant de signe :

 
Étudier le cas y = f(x)
= 1 + x(x - 1)2 (la courbe admet un point d'inflexion en x = 2/3)


Voici un joli cas d'inflexion à tangente "verticale" à l'origine : considérer f(x) = x5/3 - 2x1/3. f'(x) = 5x2/3/3 - 2x-2/3/3.
Le changement de x en - x change y en - y. La courbe est symétrique par rapport à O : on peut réduire l'étude à R+. En posant X = x2/3 = 3(x2) on constate que le signe de la dérivée est celui de (X√5 + √2)(X√5 - √2), ce qui conduit x = ± 3(2√2/5√5) ≅ ± 0,503.

» On peut préférer étudier la courbe sous forme paramétrée : en posant t = 3x, on a x(t) = t3 et y(t) = t5 - 2t. En (0,0), on a x'(t) = 0 et y'(t) ≠ 0 : tangente verticale. La courbe traverse sa tangente (symétrie/O). L'origine des coordonnées est un point d'inflexion car y est une fonction impaire de t.
Pas d'asymptote à l'infini mais deux branches paraboliques car y/x devient infini. Retrouvez cette courbe dans le cas de l'étude des
points de rebroussement de 1ère espèce d'ne courbe paramétrée :

En savoir plus dans ce cas paramétré (inflexion et rebroussement) :  »

Inflexion ordinaire, cas implicite f(x,y) = 0, théorème des fonctions implicites  (niveau Sup) :

Le problème est plus délicat ! La recherche d'un tel point est facilité par le théorème des fonctions implicites :

Soit f(x,y) = 0 l'équation d'une courbe plane Γ, f désignant une fonction de classe C2 (deux fois continûment dérivable) dans un ouvert U de R2. Soit Mo(xo,yo) un point régulier de Γ vérifiant ∂f/∂y non nul en Mo. Dans ces conditions, il existe un voisinage V de Mo et une fonction g de la variable x, de classe C2 sur V telle que pour tout M(x,y) de V : f(x,y) = 0 ⇔ y = g(x). De plus, le coefficient directeur de la tangente en Mo est alors :

» Localement, Γ admet une représentation cartésienne de la forme y = g(x). La dérivée de g en xo s'obtient en considérant la différentielle de f(x,y) en Mo fournissant dy/dx. Si ∂f/∂y est nul en Mo, on échange le rôle de x et de y (le point étant régulier les deux dérivées ne peuvent être nulles toutes deux en Mo).

L'étude du signe de g'' peut permettre la recherche des points d'inflexion de Γ :

En effet, en différenciant de nouveau la forme g'.f/y + f/dx = 0, nulle pour tout x et y de V, on obtiendra avec des notations évidentes (ou presque...) simplifiant la rédaction :

(g'.f ''x,y + g"f 'y + f ''x,x).dx + (g'.f ''y,y + f ''x,y).dy = 0 pour tout x et y de V

On divise par dx, et on remplace dy/dx = g' :

g'.f ''x,y + g"f 'y + f ''x,x +  g'2.f ''y,y + g'.f ''x,y = 0

En remarquant que g' = - f 'x/f 'y et que f 'y est non nul, le signe et les zéros de g'' sont donnés par ceux de :

h(x,y) = -f ''x,x(f 'y)2 + 2f 'xf 'yf ''x,y - f ''y,y(f 'x)2 = 0


Rechercher les points d'inflexion de la courbe d'équation x3 + y3 = 1  (» courbe de Lamé).
Rép : On est conduit à xy(x3 + y3) = 0. En reportant dans l'équation de la courbe, seul le cas xy = 0 convient et fournit (0,1) et (1,0).


Rechercher les points d'inflexion de la courbe d'équation x5 - (y + x2)3 = 0.
Indic. : on aura tout intérêt à passer au cas explicite y = f(x).  !   piège en 0... Rép. : 2 points d'inflexion, en x = 0 et x = (5/9)3.

» La courbe ci-dessous, cubique d'équation x3 + y3 - 2yx2 + xy2 - xy - y = 0 admet trois points d'inflexion alignés (» Théorème de Du Gua)

En savoir plus sur les courbes algébriques f(x,y) = 0  :  »


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