![]() » Christophe Colomb découvre l'Amérique le 12 octobre 1492 |
Administrateur dans
les minières du duché d'Annaberg (Saxe), Riese s'adonna aux mathématiques et
fonda à Erfurt une école pour l'enseignement des mathématiques.
Dans un traité d'algèbre de 500 pages, Die Coss, c'est à dire L'inconnue (titre également adopté par Rudolff pour son traité), écrit en 1524 et complété en 1550 (mais non imprimé avant 1992, pour le 500è anniversaire de sa naissance), Riese assoit définitivement l'usage du calcul décimal issu du monde Arabe et tend à imposer les notations modernes de ses prédécesseurs et contemporains, comme Al Qalasadi et Rudolff, dans une synthèse des connaissances arithmétiques et algébriques de l'époque.
Pour l'addition et la soustraction, Riese utilise en
particulier les signes + et -, inspirés des notations de
Widmann,
au détriment des p (plus) et m (minus) utilisés par les
mathématiciens italiens, comme Pacioli
ou Cardan,
dans les traités écrits en latin, également
utilisés en France par Chuquet.
Cette écriture symbolique + et - ne fut pas généralisée. Preuves en sont les écrits de Cardan ou Bombelli où les p et les m persistent. C'est avec Viète puis Descartes qu'elles réapparaitront et trouveront leur essor.
» Évolution du symbolisme algébrique : Chuquet , Stifel , Bombelli , Peletier , Descartes
Riese explique d'emblée le système décimal positionnel et l'usage
du zéro
La preuve par 9 : |
C'est
à Adam Riese que l'on attribue la fameuse preuve par 9, apprise dès l'école
primaire. On la rencontre cependant au 10è siècle, avec la preuve par 11, dans
le Livre complet sur le calcul du mathématicien persan
Al-Karaji.
On peut expliquer son usage avec ou sans la notion de congruence : on sait qu'un nombre n est divisible par 9 si la somme S de ses chiffres l'est. Le reste r de la division de n par 9 est aussi celui de S par 9 et, dans S, on peut retirer autant que possible 9 ou un de ses multiples. Le reste de la division de n par 9 sera inchangé.
♦ Soit à contrôler le résultat d l'addition 237 + 1074 = 1311. On dessine une croix (comme sur le timbre d'illustration) :
237, s = 2 + 3 + 7 = 12 = 9 + 3, donc r = 3; on écrit 3 à gauche;
1074, s = 1 + 7 + 4 = 12, donc r = 3, on écrit 3 à droite;
3 + 3 = 6, on écrit 6 en bas : on devra obtenir le même résultat pour 1311
1311, r = 6; c'est correct : on l'écrit en haut.
♦ Soit à contrôler le résultat 428 × 1078 = 460384 :
428, s = 4 + 2 + 8 = 4 + 1 + 9 = 5 + 9, donc r = 5; on écrit 5 à gauche;
1078, s = 1 + 7 + 8 = 7 + 9, donc r = 7, on écrit 7 à droite;
5 × 7 = 35 = 27 + 8 on écrit 8 en bas;
460384 , s = 10 + 11 + 4 = 1 + 9 + 2 + 9 + 4, donc r = 7 ≠ 8.
Le résultat est donc faux. En effet, nous aurions dû trouver 461384 : un retenue de 1 a été oubliée... La fiabilité de la méthode est très bonne car pour obtenir une "preuve par 9 juste" avec un résultat faux, il faut faire une erreur de 9 unités (ou plus : multiple de 9) dans la somme des chiffres du résultat : très peu probable, à moins d'être (très) inattentif...
♦ Soit à contrôler le résultat de la division euclidienne de 1276 par 38 : 1276 = 33 × 38 + 22. On procède comme pour la multiplication. On calcule les restes modulo 9 : 1276 → 7, 33 → 6, 38 → 2 et 22 → 4. Le reste de la division par 9 de 1276 (7) doit égaler celui de 33 × 38 + 22 qui n'est autre que celui de 6 × 2 + 4 = 16, c'est à dire 7. La division est sans doute juste.
La preuve par 11 : |
On utilise le résultat suivant (» multiples et diviseurs) :
Un entier n est divisible par 11 si la somme alternée de ses chiffres à partir de la droite (chiffre des unités) est divisible par 11 (par alternée, on entend ajouter/soustraire alternativement).
♦ Contrôlons le résultat de la multiplication 34745 × 217 = 7 539 665. Appliquons le résultat rappelé ci-dessus en remplaçant les nombres entrant en jeu par leur reste modulo 11 :
34745 → s = 5 - 4 + 7 - 4 + 3 = 7 ;
217 → s' = 7 - 1 + 2 = 8 ; 7 539 665 → s" = 5 - 6 + 6 - 9 + 3 -
5 + 7 = 1.
Si une des sommes obtenues avait dépassé 11, on
aurait soustrait 11 autant que nécessaire.
➔ Pour en savoir plus :
Sur l'invention de la preuve par 9, par Paul Tannery
(1882) :
http://www.numdam.org/article/BSMA_1882_2_6_1_142_1.pdf