ChronoMath, une chronologie des MATHÉMATIQUES
à l'usage des professeurs de mathématiques, des étudiants et des élèves des lycées & collèges

DOUADY Adrien, français, 1935-2006          » Prix ampère

Douady entre à l'ENS de Paris (École Normale Supérieure) en 1954. Agrégé de mathématiques (1958), il commence à enseigner à l'ENS en tant qu'agrégé-préparateur (chargé de la préparation à l'agrégation des nouveaux étudiants).

Tout en préparant sa thèse auprès d'Henri Cartan sur les espaces analytiques, soutenue en 1965, Douady est chercheur au CNRS puis professeur à la faculté des sciences de Nice. En 1970, il est nommé à Orsay, poste qu'il conservera jusqu'à sa retraite (tout en enseignant à l'ENS). Douady fut lauréat du prix Ampère (1989) et élu correspondant de l'Académie des sciences en 1997.

Quant aux travaux de Douady, laissons la parole à son ami et collègue à Orsay, Jean-Pierre Kahane, qui écrivait, en substance, dans la notice in memoriam de l'Académie des sciences (26 novembre 2006) :

« Adrien Douady était une personnalité de premier plan en mathématique et un semeur d’idées. Il a consacré l’essentiel de ses travaux à la dynamique holomorphe, vaste domaine de recherche dans lequel les principaux résultats lui sont dus. Il était très aimé des étudiants qui appréciaient toutes les facettes de son originalité et sa générosité. Sa mort cause une profonde émotion dans le milieu mathématique où il n'avait que des amis.

(...)  Il était élève d'Henri Cartan et ses premiers travaux concernaient les espaces analytiques et leurs sous-espaces ; ils lui ont valu d'être invité comme conférencier, à 31 ans, au congrès international des mathématiciens de 1966, et il les a complétés en 1974 par un article majeur. À partir de 1980, en liaison souvent avec son élève John Hubbard, il s'est tourné vers l'itération dans le champ complexe, les ensembles de Julia et l'ensemble de Mandelbrot, le vaste domaine qu'on appelle la dynamique holomorphe. Les principaux résultats dans ce domaine sont dus à Douady et à ses élèves, par exemple la connexité de l'ensemble de Mandelbrot (Douady et Hubbard) ou l'existence d'ensembles de Julia d'aire positive (Buff et Chéritat).

Il était sans doute le meilleur connaisseur dans le monde de l'ensemble de Mandelbrot, qu'il avait baptisé et largement contribué à populariser, et qui reste une mine de problèmes difficiles.

Il apparaît comme l'un des continuateurs les plus importants des œuvres pionnières de Pierre Fatou et de Gaston Julia sur l'itération dans le domaine complexe, et il insistait volontiers sur l'importance quelquefois méconnue des idées de Fatou. Il contribua à l'audience internationale de la France dans les domaines des systèmes dynamiques et des applications conformes.

(...) Il avait impulsé une bonne partie des études faites en France et dans le monde sur la didactique des mathématiques. Il était très aimé des étudiants qui appréciaient toutes les faces de son originalité et il les aimait en retour. Sa mort a causé une profonde émotion dans le milieu mathématique où il n'avait que des amis.»

»  Dixmier

Le prix Ampère :      

Depuis 1974, année précédant le 200è anniversaire de la naissance du célèbre savant français André-Marie Ampère (1775-1836) à qui l'on doit la théorie de l'électromagnétisme, ce prix annuel, d'un montant de 50 000 €, fondé par EDF (Électricité de France) et décerné par l'Académie des sciences, récompense des travaux marquants dans les domaines mathématiques ou physiques. Ampère était aussi mathématicien : on lui doit en effet des travaux sur l'intégration des équations aux dérivées partielles.

Quelques récipiendaires de ce prix :

Jacques Dixmier (1976), Pierre Cartier (1978), Alain Connes (1980), Paul-André Meyer (1982), Pierre-Louis Lions (1992).


   Pour en savoir plus :


Meyer  Langlands
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