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Jean-Pierre Kahane est admis à l'École normale supérieure en 1946. Reçu 1er ex-æquo à l'agrégation de mathématiques (1949), il entre comme stagiaire au CNRS puis attaché de recherches. En 1954, sous la direction de Szolem Mandelbrot, il obtient son doctorat portant sur l'analyse de Fourier (thèse intitulée Sur quelques problèmes d'unicité et de prolongement relatifs aux fonctions approchables par des sommes d'exponentielles, » réf.2) et commence sa carrière d'enseignant à la faculté des sciences de Montpellier (maître de conférences puis professeur dès 1957).
Nommé professeur en la toute jeune faculté des sciences d'Orsay en 1961, Jean-Pierre Kahane fut président de la Société Mathématique de France en 1972 et 1973 et de l'Université Paris-Sud (Orsay) de 1975 à 1978. Correspondant de l'Académie des sciences dès 1982, il fut élu à ladite Académie en 1998. Jean-Pierre Kahane reçut le prix Maurice Audin 1960, le prix Servant 1972, le Grand prix des sciences mathématiques et physiques 1980, le prix de la fondation Émile Picard 1995 pour l'ensemble de ses travaux.
Ses travaux portèrent essentiellement sur l'analyse harmonique (» Fourier) et ses interactions avec d'autres branches des mathématiques, telles que la théorie des processus stochastiques et la théorie des nombres, la physique mathématique (mouvement brownien, ondelettes).
Dans les années 1960, ses travaux sur les fonctions à séries de Fourier aléatoires fut le point de départ de nombreuses recherches. Son travail le plus récent est la démonstration délicate d'une conjecture de Bateman et Diamond datant de 1969 sur les nombres premiers généralisés de Beurling, une façon de voir le fameux théorème sur la distribution des nombres premiers établi indépendamment, en 1896, par Jacques Hadamard et Charles de la Vallée Poussin (source Acad. Sciences).
Engagé politiquement (membre du parti communiste français), soucieux de "changer le monde" comme il aimait à le dire, Jean-Pierre Kahane fut aussi un historien des sciences qui contribua à la promotion et à la qualité de l'enseignement des mathématiques de l'école à l'université.
On pourra visionner ci-dessous une vidéo conférence de Jean-Pierre Kahane sur le mouvement brownien (Paul Langevin, le mouvement brownien et l'apparition du bruit blanc, source BnF/SMF) et consulter en référence 7 et 8 deux "pages" instructives sur les algèbres de Wiener (algèbres de Banach de séries de Fourier absolument convergentes).
Paul Langevin et le mouvement brownien (Vidéo SMF)
Un texte, un mathématicien : Joseph Fourier (YouTube)
➔ Pour en savoir plus :
La thèse de doctorat de J.-P. Kahane sur Numdam : http://www.numdam.org/item/10.5802/aif.52.pdf