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Après ses études secondaires à Marseille, de
Possel entre à l'École normale supérieure (1923) et obtient l'agrégation de mathématiques (1927).
Entreprenant une thèse de doctorat, il part pour l'Allemagne où Göttingen rassemble le gotha des mathématiques mondiales. Il soutiendra sa thèse (1933) portant, en topologie, sur l'existence de prolongements conformes de certaines surfaces de Riemann.
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René de Possel (à gauche) en compagnie de Jean
Dieudonné en 1935 à Besse-en-Chandesse.
Source :
Archives Association N. Bourbaki/ Revue
Pour la
Science, Mai 2000
En 1935, De Possel s'intègre à l'équipe fondatrice de Bourbaki mais, peu fervent d'un formalisme outrancier, il s'en détache l'année suivante d'autant qu'entre temps sa femme l'avait quitté pour André Weil... Professeur à Clermont-Ferrand, De Possel professa 18 ans à Alger (1941-1959) où il rencontra Brelot avec lequel il travailla à la mise en place d'un exposé mathématique rigoureux de la mécanique rationnelle. En 1943, l'Académie des sciences lui octroie le prix Francoeur encourageant les jeunes chercheurs en mathématiques.
Par ailleurs, de Possel apparaît aussi, après Borel (et l'illustre Blaise Pascal) comme pionnier dans la théorie mathématique des jeux stratégiques : en 1936, il publie un petit traité intitulé Sur la théorie mathématique des jeux de hasard et de réflexion.
» Von Neumann , Berge
De retour en France (1959), de Possel sera nommé à la faculté des sciences de Paris. Il s'intéresse alors à l'analyse numérique et aux méthodes de calcul applicables aux calculateurs. à la fin des années 1940, les premiers ordinateurs apparaissent. En 1946, le CNRS avait créé son centre de calcul mécanique : l'Institut Blaise Pascal, qui fut dirigé initialement par Louis Couffignal, un des pionniers français de la cybernétique.
Recherche opérationnelle, cybernétique et théorie des jeux : »
En 1957, le très renommé géophysicien français Jean Coulomb (1904-1999), agrégé de mathématiques (1926) qui fut "bourbakiste" de 1935 à 1937 (remplaçant Dubreil qui s'était désisté pour manque de temps), est à la tête du CNRS. Il nomme de Possel en remplacement de Couffignal à qui l'on reprocha un mauvais choix dans la conception de ce qui devait être le premier ordinateur français.
Finalement, l'Institut se dota du puissant (pour l'époque) IBM 704 muni d'un coprocesseur arithmétique et du langage FORTRAN (le programme est écrit en clair au clavier et transcrit automatiquement en langage binaire, instruction par instruction, sur des cartes perforées lues à grande vitesse par la machine.
Au sein de l'Institut, de Possel développa et concrétisa des idées nouvelles comme la machine à traduire et la reconnaissance optique de l'écriture dactylographiée (tapée à la machine à écrire).
➔ Pour en savoir plus :
Le CNRS et les débuts de la traduction automatique en France :
http://histoire-cnrs.revues.org/document3461.html