ChronoMath, une chronologie des MATHÉMATIQUES
à l'usage des professeurs de mathématiques, des étudiants et des élèves des lycées & collèges

BACHELIER Louis Jean-Baptiste, français, 1870-1946

Issu d'une famille de commerçants et financiers habitués aux opérations boursières, Louis Bachelier fait ses études secondaires à Caen. Orphelin à 19 ans, il poursuit tardivement des études de mathématique et physique à Paris (Sorbonne) et soutient (1900), devant Henri Poincaré, une thèse de doctorat, intitulée Théorie de la spéculation, selon laquelle les fluctuations des cours de la Bourse s'apparentent au mouvement brownien (équation de la chaleur) et peuvent être prédits en partie par le calcul des probabilités : le marché boursier « obéit, à son insu, à une loi qui le domine : la loi de probabilités ».

Toutefois, cette théorie, sans doute trop avant-gardiste n'eut que peu d'influence dans le monde scientifique de l'époque. Il fallut attendre les années 1960 avec le développement de la recherche opérationnelle pour que son œuvre soit vraiment reconnue par des économistes américains tels que Paul Cootner du MIT (Massachusetts Institut of Technology) ou le célèbre Paul A. Samuelson, prix Nobel d'économie (1970, » voir note).

Il faut aussi tenir compte du fait, qu'au début du 20è siècle, la tendance est au formalisme, tendance principalement menée par Hilbert. Lorsque Bachelier publie ses travaux, le calcul des probabilités n'est pas encore axiomatisé : ce sera l'œuvre de Kolmogorov (1933) en Russie (le calcul ces probabilités devient une branche de la théorie de la mesure) et de Paul Lévy, en France, avec qui Bachelier eut des rapports tendus (non reconnaissance de ses travaux).

Bachelier enseigna dans plusieurs universités françaises (Dijon, Rennes, Besançon). L'ensemble de ses travaux et de ses publications porteront sur le calcul des probabilités, les processus aléatoires (processus markoviens) et leurs applications. Il est aujourd'hui considéré comme le fondateur des mathématiques financières modernes.


  i  Par prix Nobel d'économie, on doit entendre en fait le prix en sciences économiques de la banque de Suède en mémoire d'Alfred Nobel mis en place en 1968 sous l'égide, comme les prix Nobel proprement dits, de la Fondation Nobel et de l'Académie royale des sciences de Suède. Tout comme dans le cas des mathématiques, Nobel n'avait pas intégré les sciences économiques dans son testament de 1895.



 


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