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Cette magnifique spirale, qu'étudia tout particulièrement Jakob Bernoulli, a pour équation polaire :
r = at = et.ln a a > 0, a ≠ 1
Elle est aussi appelée spirale logarithmique car en "passant au log", on voit que le logarithme de r est proportionnel à l'angle polaire t :
ln r = t x ln a
Elle est aussi dite équiangle (ou équiangulaire) car les tangentes aux points d'intersection de la spirale avec tout axe polaire (c'est à dire passant par l'origine des coordonnées) sont parallèles :
En effet, deux tels points correspondent à r(t) et r(t + kπ) et on vérifie facilement que le coefficient directeur d'une tangente au point M(t) est donné par m = (ln a.tan t + 1)/(lna - tan t); or tan t = tan (t + kπ).
A chaque tour, la distance des spires par rapport à O augmente en progression géométrique de raison a2π puisque :
r(t + 2π) = at + 2π = at x a2π = r(t) x a2π
• Ci-dessous (a = 1,1) la raison est 1,12π ≅ 1,8.
La distance entre deux spires consécutives est r(t + 2π) - r(t) = at + 2π - at = at x (a2π - 1)
➔ Dans le cas de la spirale d'Archimède, la distance des spires par rapport à O augmente en progression arithmétique et la distance entre deux spires consécutives est constante.
Vu que r'(t) = ln a x r(t), suivant a < 1 ou > 1, r(t) décroît +∞ à 0 ou croît strictement de 0 à +∞. On a r(0) = 1 et r(1) = a.
♦ si a > 1 :
l'origine est un point
asymptote pour t infini
négatif : la courbe s'enroule autour de O.
♦ si a < 1 : l'origine est un point
asymptote pour t infini positif.
➔ Noter qu'une spirale peut avoir une droite asymptote comme dans le cas de la spirale hyperbolique par exemple.
Folium de Descartes (point asymptote en l'origine) : »
Cette courbe, que Jakob Bernoulli prouva être égale à sa développée (enveloppe de ses normales), fut gravée sur son tombeau à Bâle à la demande testamentaire de ce grand mathématicien, avec l'inscription : Eadem mutata resurgo (Changée en moi-même, je renais).
Mais le sculpteur ou maçon a en fait tracé une spirale dont la distance entre les spires semble constante. Il s'agirait donc plutôt d'une spirale d'Archimède ou, car techniquement beaucoup plus simple à tracer, d'une spirale à 2 centres dont l'artisan à complété la dernière spire pour obtenir l'anneau dans lequel est inscrite la maxime voulue par Jakob Bernoulli :
On retrouve ce type de spirale chez certains céphalopodes comme l'ammonite (aujourd'hui disparu) ou les nautiles. La forme en escargot possède une grande résistance mécanique à la pression. Avec la forme parabolique et elliptique, elle est utilisée dans la construction de certains barrages.
Fossiles d'ammonites, famille des Mantelliceras Pervinquieri
i Un grand nombre des galaxies de l'univers sont des galaxies spirales, dont les "bras" constituent approximativement des spirales de Bernoulli de même centre (comme ci-dessous à gauche). Notre galaxie, dont nous voyons que la tranche, qualifiée de voie lactée car fortement lumineuse la nuit du fait de son très grand nombre d'étoiles (estimé à plus de 200 milliards), est également en spirale mais on a appris récemment (début des années 1990) que ses bras ne sont pas centrés, ils émergent aux extrémités d'un amas d'étoiles d'aspect ellipsoïdal (comme ci-dessous à droite).
Source images Wikipedia
(en) :
Spiral Galaxy NGC 5457 (ESA Hubble)
Barred Spiral Galaxy NGC 1300 (Public Domain NASA/ESA)
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