![]() » Aire d'une surface de révolution | volumes | |
Dans le cas élémentaire d'une fonction numérique f continue et positive sur un intervalle [a,b], on sait que l'aire dite « sous la courbe », délimitée par les droites d'équation x = a, x = b, y = 0 et la courbe représentative de f sur [a,b], est donnée par l'intégrale :
Plus généralement, si f et g sont continues sur [a,b] et f(x) ≥ g(x) sur cet intervalle, alors l'aire comprise entre les deux courbes est calculée par l'intégrale :
∫[a,b]
[f(x) - g(x)dx
Cette formule est évidemment inadaptée aux courbes définies en coordonnées paramétriques ou polaires et plus particulièrement aux courbes fermées : mesures (aires) des surfaces.
Cas général d'un patatoïde : |
Voici le cas d'une courbe plane fermée patatoïdale... (du français patate = pomme de terre et du grec oïdos = forme, ressemblance) : sur l'intervalle [a,b], toute parallèle à l'axe des ordonnées ne coupe la courbe qu'en deux points d'ordonnées respectives y1 et y2 :
Tout se passe comme si les arcs AB supérieur et inférieur étaient définis respectivement par les fonctions :
x → y1 = f1(x) et x → y2 = f2(x)
L'aire est donc donnée par :
Cas paramétré :
Supposons maintenant que notre patatoïde (boucle) soit défini paramétriquement par x = f(t) et y = g(t) et entièrement (et uniquement) décrit sur l'intervalle [to,t1]∪[t1,t2]. Le sens de parcours de la boucle étant le sens trigonométrique usuel (un mobile la parcourant "voit" l'intérieur à sa gauche). Avec cette convention et en remarquant que dx = f '(t)dt, on a :
et par suite l'aire de notre boucle est donnée par la formule :
∫[to,t2]
g(t)f'(t)
dt
= -
∫(c)
y
dx
(f1)
La dernière écriture est une intégrale curviligne : on intègre par rapport au paramètre t sur le pourtour (c) de la boucle. Mais cette formule, certes opérationnelle, est dissymétrique et il peut être plus pratique d'utiliser une formule ou x et y jouent des rôles "plus" symétriques. Ce n'est pas un problème : utilisons une rotation d'angle + π/2 autour de l'origine, cela revient à changer y en x et x en - y; notre aire est donc aussi égale à :
∫(c)
xdy
En définitive, on peut écrire :
A =
½∫(c+)
[xdy
- y
dx]
(f2)
Cas polaire :
Cette jolie formule n'est pas symétrique (présence du signe - dû au respect du sens de parcours que l'on peut rappeler en écrivant un + à droite de c) permet d'exprimer très simplement l'aire en cas de coordonnées polaires. En effet, on a alors x = r(t)cost et y = r(t)sint, d'où dx = -r.sint et dy = r.cost, ce qui fournit :
A = ½∫(c+)
r2(t)dt
! Attention aux erreurs dues aux sens de parcours !
∫(c+) = A1 - A2 = 0 ∫(c+) = A1 + A2
et si l'on préfère les θ... :
A = ½∫[θmin,θmax]
r2
dθ
➔ Noter ici que l'aire du disque de rayon r étant πr2, l'aire d'un secteur circulaire de mesure θ, exprimée en radians, est πr2θ/2π = ½r2θ. L'aire d'un secteur de mesure infinitésimale dθ est donc ½r2dθ : on retrouve ainsi la formule précédente qui reste vraie pour un arc de courbe AB définissant un secteur non nécessairement circulaire.
Cas de l'ellipse :
Calculons l'aire intérieure A de l'ellipse x²/a² + y²/b² = 1. Une représentation paramétrique de cette ellipse est :
x = a.cost et y = b.sint
La formule (f1) ci-dessus conduit à intégrer -ydx entre 0 et 2π, ce qui conduit à l'intégrale de ab × sin2t entre 0 et 2π.
La seconde formule (f2) fournit plus simplement l'intégrale de ab × dt sur le même intervalle [0,2π].
Dans les deux cas, on trouvera A = πab.
➔ Le cercle (aire du disque) de rayon R, d'aire A = πR2, apparaît ainsi comme cas particulier : une ellipse dont les demi-axes seraient égaux au rayon : a = b = R.
Cas de la spirale d'Archimède : »
Étude d'un cas particulier, le trifolium : |
L'équation polaire de cette très belle courbe peut être donnée par :
r = cos3θ » étude de la courbe
On a r2 = cos2 3θ = (1 + cos6θ)/2 et on constate qu'un mobile parcourant le trifolium "voit" toujours l'intérieur à sa gauche, tout comme pour la cardioïde (rencontrée plus haut, à droite). C'est dire que l'aire peut s'obtenir sans découpage, alors que pour la lemniscate (vue plus haut, à gauche), l'aire doit s'obtenir comme le double de A1.
On obtiendra ici sans difficultés A = π/2.
∗∗∗
Montrer que dans le
cas du lemniscate de
Bernoulli,
l'aire totale est a2.