|
L'existence de cette constante, notée ici C :
est assez simple à prouver. La série 1 + 1/2 + 1/3 + 1/4 +... + 1/n + ... dite harmonique , est divergente :
Cette divergence est lente. En interprétant le logarithme népérien (noté ln) comme une aire (ci-dessus), la linéarité de l'intégrale permet d'écrire (la zone bleue correspond au membre de gauche de l'encadrement) :
Posons Sn = 1 +1/2 + 1/3 + ... + 1/n. L'encadrement précédent s'écrit alors : Sn - 1 < ln n < Sn - 1/n, soit :
On voit donc que la suite (un) définie par :
est bornée et si elle est convergente, sa limite C vérifie 0 ≤ C ≤ 1. On pose maintenant :
On a :
L'étude de la fonction f montre qu'elle est strictement négative, croissante et sa limite à l'infini est nulle : on en déduit que la suite (un) décroît et, étant bornée, converge : sa limite est la constante d'Euler notée ici C (et généralement γ dans la littérature mathématique).
Pour un calcul sur machine, il nous faut trouver un encadrement de C, afin de s'assurer une convergence non douteuse. Introduisons alors une suite auxiliaire nous amenant à la notion de suites adjacentes :
On a alors vn = un - 1/n. Il est facile de montrer que (vn) converge vers C en croissant, alors que, on vient de le voir, (un) converge vers C en décroissant. Ainsi :
vn < C < un et les suites (un) et (vn) sont alors dites adjacentes :
Suites adjacentes :
On
dit que deux suites numériques (un) et (vn) sont
adjacentes si, à partir d'un certain rang no, il est
assuré que :
Deux telles suites sont convergentes et ont la
même limite car l'une
est croissante majorée, l'autre décroissante
minorée (dès n
≥
no).
➔
Autres
exemples de suites adjacentes
Programme avec appel récursif (mode itératif) sur Tableur : |
Le tableur, admettant les références circulaires (récursion), est particulièrement efficace dans ce type de calcul. On utilise la technique du drapeau, noté ici d. Pour nommer les cellules, choisir l'item Définir un nom... dans le menu Sélection.
A |
B |
C |
|
1 |
compteur |
série harmonique |
drapeau |
2 |
=SI(d=0;1;k+1) |
=SI(d=0;1;B2+1/k) |
1 |
3 |
suite Un |
||
4 |
=B2-LN(k) |
||
5 |
suite Vn |
||
6 |
=B2-1/k-LN(k) |
||
7 |
moyenne |
erreur |
|
8 |
=(B4+B6)/2 |
=(B4-B6)/2 |
Lorsque d = 0, A2 vaudra 1 , ainsi que B2 (initialisation). Si on met d à 1, le calcul commence : on note les références circulaires (récursion : les cellules font appel à elles-mêmes) en A2 et B2. Choisissez au moins 1000 itérations.
Exemple d'exécution : |
compteur |
série harmonique |
drapeau |
|
|
|
suite Un |
||
|
||
suite Vn |
||
|
||
moyenne |
erreur |
|
|
|
Les divergence et croissance lentes de la série harmonique et du logarithme népérien impliquent la lente convergence vers C. De plus, il se greffe dans le calcul de la somme (B2) des erreurs d'arrondi difficiles à évaluer suivant la qualité de la machine utilisée. 0,57721... semble assuré et notre encadrement permet d'être rassuré quant à la validité des calculs. Effectivement, la valeur de C, à 10-20 près est :