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La reconnaissance d'un centre ou d'un axe de symétrie pour une courbe définie par y = f(x) en coordonnées cartésiennes n'est pas toujours évidente. On étudie ici quelques cas et règles.
Centre de symétrie et fonction impaire : |
en bleu,
l'hyperbole équilatère d'équation y =
1/x, représentative d'une fonction impaire f : x → 1/x,
c'est à dire d'une fonction f telle que f(-x) = -f(x) pour tout x de son
ensemble de définition : si x change de signe, son image aussi.
La courbe
admet alors un centre de symétrie : le point origine. En effet, la symétrie
centrale, de centre O, laisse la courbe globalement invariante puisque M(x,y)∈(C)
⇔ M(-x,-y)∈(C).
Les axes de coordonnées sont les asymptotes de cette
hyperbole.
∗∗∗
➔ Si f est impaire (resp. paire) et dérivable, alors sa fonction dérivée est paire (resp. impaire).
Preuve : Considérons le
cas f impaire; f(-x) = -f(x) se dérive en -f'(-x)
= -f
'(x),
donc
f
'(-x) =
f
'(x)
car, selon la dérivation des fonctions composées [f(u(x))]' = (f o u)'(x) =
u'(x)
×
f
'(u(x)).
!
La réciproque demande
une info supplémentaire dans les hypothèses : supposons
f'
paire; on a donc pour tout x :
f
'(-x) =
f
'(x).
Deux fonctions ayant même dérivée,
différent d'une constante (»
primitive).
f
'(-x) peut
s'écrire -[-f
'(-x)];
on a donc -f(-x) = f(x) + C et la fonction f sera impaire à condition que la
constante C soit nulle. Ce qui se produit si f(0) = 0 ou encore s'il existe
au moins un xo tel que f(-xo) = -f(xo).
Même souci dans le cas
f
' impaire.
Deux contre-exemples
élémentaires : f'(x)
= 3x2 (paire) peut dériver de f(x) =
x3 (impaire) ou encore de f(x) = x3 + 1 (ni impaire,
ni paire); f
'(x)
= sin
x
(impaire) peut dériver de f(x) = cos
x
(paire) mais aussi de f(x) = cos
x
- 1 (ni paire, ni impaire).
Centre de symétrie d'une courbe y = f(x), f non impaire : |
Considérons maintenant la courbe ci-dessous d'équation :
(h)
La présence d'un centre de symétrie en A(2,1) semble avérée. Pour s'en convaincre, déplaçons l'origine des coordonnées en ce point. Si M(x,y) est un point de la courbe relativement à O et M(X,Y) le même point relativement à A, selon l'égalité vectorielle OM = OA + AM, on a les formules de changement d'origine : x = X + 2, y = Y + 1.
Remplaçons alors x par X + 2 et y par Y + 1 dans l'équation (h). On obtient Y = -2/X. L'ordonnée Y est une fonction impaire de X : A est le centre de symétrie de la courbe. il s'agit, là encore, d'une hyperbole équilatère. Les nouveaux axes de coordonnées sont les asymptotes à la courbe.
En résumé :
A(a,b) est centre de symétrie de (C) d'équation y = f(x)
⇑⇓
en posant x = X + a , y = Y + b
, Y est une fonction impaire de X
∗∗∗
Montrer que la courbe ci-dessous, dont l'équation est donnée sur le graphique, admet
deux asymptotes et que leur point
d'intersection A est
le centre de symétrie de la courbe. Rép. :
[x = 1] , [y = x - 4] , A(1;-3).
La mode étant aux transformations, on peut aussi faire appel à la symétrie centrale mais les élèves ont du mal à en retenir la formulation considérée comme trop abstraite et relevant finalement de la recette (non assimilée). De plus, les calculs sont souvent plus compliqués :
Soit M un point de la courbe (C) d'abscisse a + x. Le point A(a,b) sera centre de symétrie de (C) si et seulement si N, d'abscisse a - x est sur la courbe avec A milieu de [MN] (l'image, dans la symétrie de centre A, d'un point M de la courbe est un point de la courbe). Ce qui conduit à :
A(a;b) est le centre de symétrie de la courbe (C)
: y = f(x)
⇑⇓
Pour tout x tel que a + x∈Df
, a - x∈Df
et f(a - x) + f(a + x) = 2b
∗∗∗
Vérifier avec cette formule que A(2;1) est effectivement le centre de symétrie
de l'hyperbole (h) ci-dessus
en vérifiant que f(2 - x) + f(2
+ x) = 2
Axe de symétrie en repère orthogonal, fonction paire : |
Le graphique ci-dessous présente la fonction définie par :
en bleu,
la parabole d'équation y = x2/10, représentative d'une fonction
paire f : x →x2/10, c'est à dire
d'une fonction f telle que f(-x) = f(x) pour tout x de son ensemble de
définition : si x change de signe, son image est inchangée. La courbe admet alors un
axe de symétrie : l'axe des ordonnées. En
effet, la symétrie axiale, d'axe Oy, laisse la courbe globalement
invariante puisque M(x,y)∈(C) ⇔ M(-x,y)∈(C).
»
Dans un repère d'axes obliques, le résultat persiste
en considérant la symétrie d'axe Oy parallèlement à Ox.
en rouge, la représentation graphique de la fonction g : x →| x |/(x2 - 1) : fonction paire. La courbe admet donc encore Oy comme axe de symétrie.
♦ Considérons maintenant la courbe ci-dessous d'équation :
(p)
La présence d'un axe de symétrie Δ d'équation x = -3/2 semble avérée. Pour s'en convaincre, déplaçons l'axe des ordonnées en cet axe. La nouvelle origine est A(-3/2;0). Si M(x,y) est un point de la courbe relativement à (Ox,Oy) et M(X,Y) le même point relativement à (Ox,Δ), selon l'égalité vectorielle OM = OA + AM, on a les formules de changement d'origine : x = X - 3/2, y = Y.
Remplaçons alors x par X - 3/2 et y par Y dans l'équation (p). On obtient
. L'ordonnée Y est une fonction paire de X :
Δ est l'axe de
symétrie de la courbe. Il s'agit donc ici de deux branches de
parabole.
En résumé :
Δ, d'équation x = a, est axe de symétrie de (C) : y = f(x) ssi en posant x = X + a , y = Y, Y est une fonction paire de X
∗∗∗
Montrer que la courbe d'équation y = ln |x2 - 4x + 3|
(ln =
logarithme népérien) admet un axe de symétrie
Rép. : en remarquant
que x2 - 4x + 3 = (x - 2)2 - 1, l'axe est la droite
d'équation [x = 2].
➔ Comme précédemment, on peut recourir aux transformations : soit M un point de la courbe (C) d'abscisse a + x. L'axe Δ, d'équation x = a, sera axe de symétrie de (C) si et seulement si N, d'abscisse a - x est un point de (C).
Δ est la médiatrice de [MN]. Ce qui conduit à :
Δ : x = a est l'axe de symétrie de (C) : y = f(x) ssi ∀x tel que a + x∈Df et a - x∈Df : f(a - x) = f(a + x)
∗∗∗
Vérifier avec cette formule que
Δ
: x = 3/2 est
effectivement l'axe de symétrie de la courbe (p) ci-dessus
en
vérifiant que f(3/2 - x) = f(3/2 +
x)