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E désigne un espace vectoriel sur R de dimension 3 rapporté à une base (i,j,k). Le vecteur nul de E est noté 0E. L'ensemble L(E) des endomorphismes de E, muni de l'addition et de la loi de composition des applications, est un anneau commutatif unitaire d'élément unité idE : v → v pour tout vecteur v de E, application identique de L(E); on note θE l'endomorphisme nul v → 0E.
Rappel :
On appelle projecteur un élément p de L(E) vérifiant p o p = p (» voir aussi : exo_lin #6).
On appelle symétrie (vectorielle) un élément s de L(E) vérifiant s o s = idE (» voir aussi : exo_lin #6b).
On désigne par φ un endomorphisme non nul de L(E) vérifiant φ o φ o φ = φ; on pourra noter φ o φ o φ = φ3 et φ o φ = φ2.
1°/ Justifier par un exemple (très) élémentaire que l'ensemble des endomorphismes de E tels que φ n'est pas vide.
2°/ a) Vérifier qu'une symétrie vectorielle φ
vérifie φ3 = φ et qu'il en est ainsi de φ : v → -v qui à tout vecteur v
de E associe son opposé.
b) Vérifier qu'un projecteur p vérifie p3
= p. Considérer alors l'endomorphisme p défini par p(i) = j,
p(j) = j,
p(k)
= k. Vérifier que p est un projecteur. Préciser l'image et le noyau de p. Quelle est la nature précise de cette application ?
3°/ Soit k un nombre réel non nul. Montrer que si φ2 = kφ, alors k = ±1.
On suppose désormais que φ n'est pas un projecteur (en particulier φ ≠ idE
, sinon φ o φ = φ) et on note Φ le sous-espace vectoriel de L(E) engendré par φ et φ2.
4°/ a) Prouver que φ2 est un
projecteur.
b) Prouver que si φ2 est
distinct de - φ, alors Φ est de dimension 2.
c) Quelle est la dimension de F lorsque φ2 = - φ ?
5°/ On suppose Φ de dimension 2.
a) Prouver que (Φ, +, o) est un
anneau commutatif dans L(E) admettant cependant φ2 comme élément unité (élément neutre de la
loi o dans Φ).
➔ Il suit de ce résultat que Φ n'est pas un sous-anneau de L(E) car pour accéder à cette qualité son élément unité devrait être celui de L(E), donc idE. Rappelons à ce propos qu'un élément neutre pour une loi de composition interne est nécessairement unique. On s'en convaincra aisément en supposant qu'une loi en admette au moins deux.
b) (Φ, +, o) est-il un corps ? (on pourra étudier le cas de l'élément φ - φ2).
c) Rechercher les éléments inversibles de Φ.
Si vous séchez après avoir bien cherché : ››››
Solution : |
1°)
idE est un endomorphisme de E vérifiant idE3 = idE
2°)
a) Si φ o φ = φ, on a : φ3 = (φ o φ) o φ = idE o φ = φ. Dans le cas φ(v) = -v pour tout v de E, on aura :
φ3(v) = (φ o φ) (-v) = φ(φ(-v) = φ(-φ(v)) = φ(-(-v))= φ(v), donc φ3 = φ.
b) Si p est un projecteur, alors p o p = p, d'où p3 = (p o p) o p = p o p = p. » notion de projecteur #1 , #2
Un endomorphisme étant caractérisé par les images des vecteurs d'une base quelconque, il suffit de vérifier la propriété p2 = p sur les vecteurs de la base (i,j,k). On a le schéma i → j → j , j → j → j , k → k → k. On a donc bien p2 = p.
• Noyau de p : soit v(x,y,z) relativement à la base (i,j,k) : par linéarité, p(v) = 0 ⇔ x.j + y.j + z.k = 0 ⇔ (x + y).j + z.k = 0. Le noyau de p est donc caractérisé par y = - x et z = 0; on a par conséquent v(x,-x,0) pour tout x réel : le noyau de p est donc la droite vectorielle (sous-espace vectoriel de dimension 1) engendrée par le vecteur n(1,-1,0). Notons-la D.
• L'image de p est le sous-espace de ses vecteurs invariants défini par v(x,y,z), p(v) = v, donc par :
v(x,y,z), x.j + y.j + z.k = x.i + y.j + z.k
En identifiant, il vient tout simplement p(v) = 0 ⇔
x = 0, plan vectoriel engendré par ( j,
k).
Notons P ce plan. En conclusion p est le projecteur sur P selon la
direction D.
»
notion de projecteur
#1 ,
#2
3°)
Les hypothèses impliquent kφ2 = φ puis k2φ = φ et par conséquent (k2 - 1)φ = θE, endomorphisme nul. Si k2 - 1 est non nul, φ est alors l'endomorphisme nul de E, ce qui est exclu par hypothèse.
4°/
a) φ2 o φ2 = φ4 = φ3 o φ = φ o φ = φ2 ou bien : φ2 o φ2 = φ2 o (φ o φ) = (φ2 o φ) o φ = φ3 o φ = φ o φ = φ2.
b) Tout élément de Φ est de la forme αφ + βφ2, α et β désignant des nombres réels. Par hypothèse φ est non nul. φ2 ne l'est pas non plus, sinon, en appliquant φ, φ3 = φ serait nul. Dire que Φ est de dimension 2 signifie que les endomorphismes φ et φ2 sont linéairement indépendants. Supposons donc αφ + βφ2 = θE. Si β est non nul, alors φ2 = -(α/β)φ et, selon 3°, -(α/β) = ±1, donc (α/β) = ±1. Si α/β = -1, alors φ est un projecteur : exclu par hypothèse. Si α/β = 1, alors α = β et α(φ + φ2) = θE. Il est supposé φ distinct de -φ2, par suite α = 0 ainsi que β qui lui est égal : l'espace Φ est de dimension 2.
c) Si φ = - φ2, φ2 est colinéaire à φ; les éléments de Φ sont de la forme αφ. L'endomorphisme φ étant non nul, Φ est de dimension 1.
5°/
a) Il suffit de vérifier que Φ vérifie les propriétés d'un sous-anneau de E. Tout d'abord, Φ est un sous-groupe de L(E) : Φ est stable pour l'addition et l'opposé de tout élément de Φ est également de la forme αφ + βφ2. Vérifions que Φ est stable pour la loi de composition des endomorphismes de E sachant que φ2 o φ2 = φ2 et que φ o φ2 = φ3 = φ3 = φ :
(αφ + βφ2) o (α'φ + β'φ2) = αα'φ2 + αβ'φ3 + βα'φ3 + ββ'φ4 = (αβ' + βα')φ + (αα' + ββ')φ2
Le composé de deux éléments de Φ est donc bien de la forme souhaitée. La commutativité de la loi o dans Φ est manifeste.
• Élément unité de Φ : on peut remarquer sans passer par un calcul théorique que φ2 apparaît neutre pour φ et φ2 au regard de la loi de composition des applications vu que φ2 o φ = φ et que φ2 o φ2 = φ2. Par suite, vu la linéarité et la commutativité, φ2 sera neutre à gauche et à droite pour tous les éléments αφ + βφ2 de Φ.
De manière plus théorique, il s'agira de rechercher un élément neutre de la forme αφ + βφ2 vérifiant (en se contentant d'un élément neutre à gauche du fait de la commutativité) :
(αφ + βφ2) o (aφ + bφ2) = aφ + bφ2 pour tout couple (a,b) de R2
On est conduit à un système linéaire d'inconnues α et β. Le déterminant est a2 - b2. Lorsque a est distinct de ±b, on obtient le résultat attendu α = 0, β = 1. Lorsque a = ±b, on constate que φ2 convient encore, cas a = b = 0 compris.
b) Φ n'est pas un corps; en particulier φ - φ2, pourtant non nul, n'admet pas de symétrique car la recherche d'un couple (a,b) vérifiant
(φ - φ2) o (aφ + bφ2) = φ2
ne conduit pas à une solution : le développement du membre de gauche conduit à a - b = 1 et b - a = 0, donc à 0 = 1.
c) Étant donné aφ + bφ2 dans Φ distinct de θE, il s'agit d'évaluer un élément αφ + βφ2 de Φ tel que :
(αφ + βφ2) o (aφ + bφ2) = φ2
Comme précédemment, on est conduit à un système linéaire d'inconnues α et β : aα + bβ = 1 , bα + aβ = 0. Le déterminant de ce système est d = a2 - b2. Par conséquent si a a ≠ ±b, on obtient une unique solution α = a/d , β = -b/d, donc un inverse pour aφ + bφ2, à savoir :
Par exemple, l'inverse de 2φ + φ2 est :