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On se propose de prouver ici le résultat suivant :
Tout anneau unitaire non trivial (Card A ≥ 2) de caractéristique nulle est infini
Soit (A,⊕,⊗) un anneau unitaire (non nul) de caractéristique nulle.
On note 0 l'élément nul de A, élément neutre de sa loi de groupe (addition ⊕).
On note 1 l'élément unité de A, élément neutre de sa seconde loi (multiplication ⊗).
Pour tout élément x de A, on note -x son symétrique pour l'addition de A (opposé de x).
Pour tout élément x de A et tout entier relatif n de Z, nx désigne la somme dans A de n éléments égaux à x si n > 0 avec la convention 1x = x, et si n < 0, nx désignera |n|(-x).
Lorsque a est un élément de A vérifiant a⊗a = a, on note Ma = {na, n∈Z}.
1°/ Justifier qu'il existe dans A au moins deux sous-ensembles Ma distincts.
2°/ Prouver que Ma est stable pour les lois de A et qu'il en constitue un sous-anneau commutatif.
3°/ On pose f : Z → M1, f(n) = n1. Prouver que f est un isomorphisme d'anneau.
4°/ Déduire de 3° que A est infini.
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Indications : |
1°/ M0 = {0} car 0⊗0 = 0 et 0⊕0 = 0. Donc, par récurrence évidente, n0 = 0 pour tout n. Par définition de 1, on a aussi 1⊗1 = 1. M1 = {n1, n∈Z}.
Cet ensemble contient en particulier 1 (n = 1) distinct de 0 par hypothèse. Donc M0 ≠ M1. On va montrer que M1 est infini, donc A aussi.
2°/ Ma est stable pour l'addition de A car si na et ma en sont des éléments, leur somme est na⊕ma = (n + m)a : on peut procéder par récurrence sur m en distinguant m positif ou négatif.
On prouvera facilement de même que na⊗ma = (nm)a. Ma sera alors un sous-anneau de A si le symétrique -x de tout élément x de Ma est aussi élément de Ma. Vrai car si x = na, on a -x = (-n)a
3°/ On a f(n + m) = (n + m)1 = n1 ⊕ m1 (stabilité pour ⊕), donc f(n + m) = f(n) ⊕ f(m). De même f(nm) = f(n)⊗f(m). Ce qui exprime que f est un homomorphisme d'anneau de Z vers M1.
Cet homomorphisme est surjectif par définition même de M1. D'autre part si n1 = m1 alors n1 - m1 = (n - m)1 = 0. Or, la caractéristique de a est nulle, donc n - m = 0 et n = m : f est injective.
En conclusion f est un isomorphisme d'anneau de Z sur M1.
4°/ Z et M1 sont équipotents, donc M1 est infini et, a fortiori, A aussi.