![]() » dérivée de sin x et cos x |
Très utile est le théorème suivant, concernant la limite d'une fonction encadrée par deux autres (d'où l'appellation humoristique rencontrée dans certains manuels de classe terminale) :
Théorème :
Si, pour toute valeur x d'un intervalle, éventuellement privé d'un point xo, on a :
u(x) < f(x)
< v(x)
(≤
peut remplacer <) et
Alors :
➔ Ce résultat s'applique avec profit aux suites numériques :
Preuve : Selon la première
hypothèse, il existe un voisinage X de xo
tel que pour tout x de X-{xo}, l'encadrement u(x) < f(x)
<
v(x) soit vérifié. Selon la seconde, pour tout voisinage Wε
= ]L - ε, L
+ ε[ de L :
- il existe un voisinage X' de xo
tel que x∈X'-{xo}
⇒ u(x)∈Wε
- il existe un voisinage X" de xo
tel que x∈X"-{xo}
⇒ v(x)∈Wε
Posons alors Z = X∩X'∩X".
C'est un voisinage de xo et il apparaît que si
x en est un élément autre que xo, on a : ]L - ε < u(x) <
f(x) < v(x) < L + ε[.
Ainsi, pour tout voisinage
Wε
de L, il existe un voisinage Z de xo
tel que x∈Z-{xo}
⇒ f(x)∈Wε
: CQFD.
D'une façon générale : si u tend vers L et v tend vers L' avec l'encadrement u(x) < f(x) < v(x), on a, "à la limite", l'inégalité large : L ≤ lim f ≤ L'. Dans un passage à la la limite une relation d'inégalité stricte devient large.
Exemple simple : si n est un entier naturel non nul, 1/n > 0 pour tout n. Lorsque n tend vers l'infini, lim 1/n = 0 : la limite L en un point d'une fonction strictement positive est non négative : L ≥ 0. Schématiquement, α désignant une constante, si lim f existe, alors : f < α devient lim f ≤ α. Dans ce théorème du sandwich, L = L' et l'antisymétrie de la relation d'ordre entraîne lim f = L.
Exemple (bien connu) d'application :
On suppose connu que la limite en 0 de cos x est égale à 1, montrons que :
Comparons les aires des triangles OHB et OAM à celle du secteur OAB coloré en jaune. On a :
Aire trg OHB < Aire secteur OAB < Aire trg OAM
C'est dire que : ½sin x.cos x < ½x (radians) < ½tan x
Et en divisant par sin x, non nul :
cos x < x/sin x < 1/cos x
L'application du « théorème du sandwich » conduit au résultat cherché puisque la limite de la fonction cos x en zéro est 1.
➔ On déduit de ce résultat :
Preuve : la formule bien connue cos2x = 1 - 2sin2x, permet d'écrire :
limx →o(1 - cos x)/x = limx →osin(x/2) × sin(x/2)/(x/2) = 0 × 1 = 0
et ces deux résultats permettent de prouver que la fonction dérivée de x → sin x est x → cos x. Il suffit d'écrire le taux c'accroissement de la fonction sinus :
et de passer à la limite lorsque h tends vers 0. Quant à la dérivée de cos x, on peut la calculer de façon similaire ou bien écrire que cos x = sin(π/2 - x) et dériver en tant que fonction composée : f[g(x)]' = f '[g(x)] × g'(x).
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Constante d'Euler (suites adjacentes) ,
étude de la fonction sin(x)/x