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On se propose de prouver ici le résultat suivant, utilisé dans la preuve du cas n = 3 du grand théorème de Fermat-Wiles :
1°/ Un entier c est un cube si et seulement si c s'écrit comme produit du type p1u p2v ... pkw où les pi sont deux à deux premiers entre eux et les exposants u, v, ..., w sont multiples de 3.
Par définition, un cube est de la forme c = n3 et tout entier naturel n admet une unique décomposition en un produit de facteurs premiers p1α p2β ... pkγ où les pi sont deux à deux premiers entre eux; par suite :
c = p13α p23β ... pk3γ = p1u p2v... pkw et u = 3α, v = 3β, ..., w = 3γ sont multiples de 3
Inversement, toute écriture de cette forme est le cube de p1α p2β ... pkγ.
2°/ On suppose que a x b est un cube; si a est un cube, alors b aussi (et vice versa bien sûr).
Si un produit ab est un cube c3 et a = p3, alors b = c3/p3 = (c/p)3 : c'est dire que p divise c et que b est un cube.
3°/ On suppose que ab est un cube avec a et b premiers entre eux; alors l'un des deux entiers a et b est un cube.
Supposons que ab est un cube avec a et b premiers entre eux mais que ni a ni b ne sont des cubes. Ces entiers admettent une unique décomposition en produits de facteurs premiers :
a = p1α p2β ... pmγ
b = q1α' q2β' ... qnγ'
Comme a et b sont premiers entre eux, les pi et qj sont distincts deux à deux. Les entiers a et b n'étant pas des cubes, au moins un des exposants dans la décomposition de a et de b n'est pas multiple de 3. Par conséquent, la décomposition du produit ab en produits de facteurs premiers n'est pas conforme au critère montré en 1° : ab ne peut être un cube.
4°/ Conclusion : on a montré en 3° que si ab est un cube, alors l'un des entiers a et b en est un. En 2°, on a montré que si l'un des deux est un cube l'autre aussi. En définitive :
si un produit ab d'entiers premiers entre eux est un cube, alors chacun d'eux en est un.